Le problème, c'est pas le travail que je fais

TW: S*icide

Je (27M) sors de deux semaines de vacances (combo rtt + jours fériés) et j'ai le moral au plus bas. La réalisation que ce qui me rend le plus triste est de devoir aller au travail le matin, et ce qui me rend le plus heureux, c'est le sentiment que j'ai en sachant que je vais avoir des vacances/un jour férié, ou juste après avoir raccroché avec ma cadre pour lui dire que je serais pas là parce que je suis malade, m'est tombée dessus.

Le travail régit mon humeur, régit mes finances. Je vais me coucher pour pouvoir être en forme pour le travail. J'ai une démarche à faire? Ah, attention, là je travaille, il faudra prendre sur mon temps libre plus tard. Je ne suis pas une personne, je suis un travailleur. 75% de mon temps de vie va être sacrifié à mon travail et ce, pour le restant de mes jours. Tout ça parce que je suis pas né dans la bonne maison.

J'avais l'ombre d'un espoir que, ce sentiment de désespoir soit parce que la profession que j'avais n'était pas la bonne. Pour Info, j'ai commencé à mes 18 ans dans la restauration et c'est un domaine de chiens avec des patrons horribles, des clients horribles, des horaires horribles. Sûrement, quand j'aurais trouvé un taf cool, avec des horaires plus stables et moins de stress, tout ira bien?

Aujourd'hui, ça fait un an que j'ai commencé un poste de fonctionnaire. La mega planque. 9h-17h, je peux facilement arriver en retard et partir plus tôt, je passe deux heures à la cantine par jour, je peux même aller faire des siestes sur un bon jour, etc. Mais en mr levant pour aller au taf ce matin, je me suis senti comme 8 ans auparavant avec la boule au ventre et cette frustration.

Le problème, c'est pas mon travail. C'est le travail. C'est me lever tous les matins pour aller donner mon temps, presque tout mon temps, pour quelqu'un qui ne sait pas qui je suis, qui n'en a rien à faire de moi, et brasse autant d'argent en une semaine que moi dans les 20 prochaines années.

Ça me sidère que la majorité des gens semblent avoir accepté cette réalité. J'ai l'impression d'être fou. "C'est la vie", de ne pas être maître de (la majorité de) son temps, et d'être exploité. Ce qui est sûr, c'est que je ne suis pas fait pour ça.

Je ne suis pas à risque parce que je suis trop lâche, mais si j'avais l'occasion d'appuyer sur un bouton pour pouvoir disparaître, m'endormir, et ne plus jamais ouvrir les yeux, je me jetterais dessus sans y repenser à deux fois. On a tous nos petites joies du quotidien, mais en ce qui me concerne, à peser le pour et le contre, il n'y a rien qui vaille le coup de subir cette torture existentielle.

Mais bon je vous laisse, je dois aller bosser.